Paru début octobre 2020, notre rapport : « Économie sociale et solidaire : un écosystème favorable à la transformation sociale » dresse un panorama du secteur en Espagne et met en lumière les moyens de renforcer ces initiatives sociales puissantes mais encore fragiles. Une réponse efficace et nécessaire en ces temps de crise.
Avec plus de 200 projets soutenus à hauteur de 16 millions d’euros en Espagne, nous avons décidé d’approfondir les enjeux de l’économie sociale et solidaire (ESS) à travers une étude participative. Cette recherche qui a duré 2 ans, a combiné une série d’outils méthodologiques (questionnaire, étude de cas, atelier de scénario…) avec une réflexion académique encadrée par des chercheurs ainsi que des interactions nombreuses avec les acteurs de l’ESS. Le rapport propose ainsi une analyse des politiques publiques, une approche historique et juridique, des comparaisons internationales, des études de cas concrets mais aussi des scénarii pour le futur.
Renforcer, connecter, répliquer
« Nous avons cherché des réponses à la fragilité structurelle et conjoncturelle de l’écosystème de l’engagement social », déclare Isabelle Le Galo Flores, Déléguée adjointe de la Fondation Daniel et Nina Carasso pour l’Espagne. Comme dans de nombreux pays, l’ESS en Espagne est devenue plus présente et visible ces 10 dernières années. Mais son développement reste en effet entravé par une forte atomisation du secteur ainsi que par le manque de crédibilité et d’identification comme alternative économique viable. Au quotidien, les obstacles sont réels : difficulté à s’insérer dans les schémas traditionnels, environnement légal et juridique peu favorable, manque de considération des administrations publiques. Sans oublier que la rareté des ressources publiques et privées limite leur croissance et leur changement d’échelle.
Afin de lever ces freins, les participants de l’étude ont établi une série de recommandations articulées autour de priorités :
- Construire en commun un récit de l’économie sociale et solidaire, fort et conscient de ses valeurs, capable d’illustrer ses réussites et d’inspirer d’autres secteurs ;
- Renforcer les réseaux, connecter efficacement les acteurs de l’économie sociale et solidaire entre eux et avec d’autres acteurs plus éloignés ;
- Accompagner les changements d’échelle ;
- Encourager les partenariats public-privé
- Intégrer la recherche.
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«Le contexte actuel de crise et de remise en cause de la logique dominante apparaît comme une opportunité d'aller de l'avant, éventuellement à partir de l'innovation sociale, en établissant de nouveaux modèles de relation et de collaboration entre les personnes, les organisations.»Témoignage extrait de l'étude
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"Il est important d'ouvrir le secteur à l'ensemble de la population pour qu'il soit vraiment durable, représentatif et pérenne. Par exemple, un espace visible dans la ville et dans les réseaux au-delà des propres circuits de communication de l'ESS."Témoignage extrait de l'étude
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"Le secteur de l'ESS va évoluer favorablement dans les années à venir, notamment dans les zones liées au monde rural."Témoignage extrait de l'étude
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"Je pense que l'ESS a besoin de trouver un moyen de rompre avec les préjugés et d'avoir un plus grand impact sur les classes populaires les plus durement touchées par la crise."Témoignage extrait de l'étude
« Notre ambition reste la même : renforcer ce secteur, générer des synergies au sein de l’écosystème », souligne Isabelle Le Galo. Aussi, la Fondation s’attache-t-elle par exemple au développement d’une méthodologie de mesure et de gestion de l’impact systémique. Et au-delà des subventions classiques, les initiatives ESS les plus matures seront désormais identifiées et proposées pour intégrer notre politique d’investissement à impact.