Encourager la mobilité de l’éducation artistique avec le MACBA

Le 13 mars dernier, au Musée d’art contemporain de Barcelone (MACBA), s’est tenue la Rencontre « Allez ! sur les pratiques itinérantes et les musées dispersés ». Pendant quatre jours, nous avons analysé et partagé les expériences autour de ces pratiques itinérantes, de manière collaborative, en présence de 34 projets d’éducation artistique et de médiation. Pourquoi sont-elles nées ? Comment fonctionnent-elles ? Comment transforment-elles les usages ? Le séminaire s’est clôturé avec « Allez! en la Plaza », une rencontre ouverte au grand public et qui a réuni plus de 1300 personnes.

Premier séminaire professionnel international sur la mobilité de l’éducation artistique à Barcelone, la Rencontre « Allez ! sur les pratiques itinérantes et les musées dispersés » a rassemblé plus de 80 participants venus de différentes régions d’Espagne et de France.

Pour les professionnels, cette rencontre a constitué un espace pour échanger sur l’état des lieux des pratiques innovantes pour une mobilité de l’éducation artistique, et ce à travers des tables rondes, des ateliers avec les artistes mais aussi de rencontres informelles. Au programme, six ateliers développés par des artistes et des collectifs différents concernant : les protocoles d’artistes, la construction d’outils mobiles et le développement de projets numériques et analogiques ; une rencontre de médiation et un séminaire de réflexion.

Faciliter l’accès aux pratiques artistiques

Au-delà des échanges professionnels, Allez ! a permis d’établir d’autres liens, comme le montrent les nouvelles activités mises en place dans les centres scolaires IES Moisés Broggi et Escola Segarra, les ateliers entre les participants, le séminaire ouvert du vendredi et la clôture du samedi. Cette dernière, intitulée « Allez! en la Plaza », a accueilli sur le parvis du MACBA une rencontre publique et ludique pour toute la famille avec la programmation de plusieurs activités gratuites d’éducation artistique comme la PUCK , le cinéma le plus petit du monde, la COSA (Centre organisé sonore ambulant) une station mobile d’enregistrement et d’expérimentation sonore, une mise en scène des kamishibaïs (théâtre de papier) plurilingues par l’association DULALA , des laboratoires pour imprimer et créer un fanzine collectif, des jeux de société sans limites tels qu’un jeu éducatif de la photographie Pause Photo Prose et bien d’autres.

Vers une réflexion collective pour agir

Comme l’affirme la Déléguée adjointe de notre Fondation pour l’Espagne, Isabelle Le Galo : « Allez ! a réussi à créer un espace de dialogue nouveau entre des projets très variés (mallettes pédagogiques, musées et théâtres mobiles, kits et jeux, projets de mail art, applications et plateformes numériques…) et des organisations qui les financent, les accueillent ou les mettent en pratique, pour partager avec générosité, créativité, intelligence et passion leurs apprentissages en matière de mobilité de l’éducation artistique ».

Par ailleurs, cette Rencontre nous a permis de réunir une vingtaine de projets que nous avons soutenus dans le cadre de notre appel à projets intitulé « Educación artística expandida » en Espagne et « Outils innovants pour une mobilité de l’éducation artistique » en France. En effet, nous sommes persuadés que la création d’espaces de rencontres et d’échanges entre les univers est particulièrement importante et nous espérons que cela mènera à de nouvelles connexions et échanges de pratiques.

Une joie partagée

Pablo Martínez, responsable de programmes du MACBA, a souligné que « l’une des conclusions principales que l’on peut tirer de notre séminaire est qu’il existe un paysage très riche de pratiques institutionnelles, para-institutionnelles et indépendantes qui œuvrent pour le développement d’outils d’apprentissage dans les arts, (…) tout comme en matière d’orientations, de niveaux d’expérimentation et de portée, aussi bien de territoire que de publics. »

Repenser le modèle actuel

Les conclusions des Rencontres rejoignent la demande formulée par plusieurs acteurs : à savoir que les administrations développent les moyens et les outils nécessaires pour que les professeurs, les éducateurs, les acteurs culturels et les institutions artistiques puissent faire leur travail dans de meilleures conditions.

Pendant le séminaire, les intervenants ont exprimé la nécessité de redéfinir la place de l’éducation dans les musées, non pas comme une « machine » pour attirer des publics, mais comme un espace de recherche avec des publics très variés, où l’on devrait promouvoir les projets qui se concentrent sur les aspects qualitatifs et non pas ceux essentiellement quantitatifs.

À cet égard, les représentants des institutions présentes ont défendu l’importance d’une réflexion sur le modèle actuel et sa transformation, ainsi que des pratiques prenant en compte les conditions professionnelles des travailleurs et leurs besoins pour assurer la continuité des projets.

Dans quelques jours, nous publierons les conclusions de la Rencontre « Allez ! » sur le mini site du séminaire et nous les diffuserons pour qu’elles voyagent, fertilisent et inspirent sans limites, car nous sommes convaincus qu’il existe une énergie de plus en plus puissante et communicative dans cette manière de faire art et société.

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La mobilité est un levier qui permet à une institution de sortir de sa zone de confort, d’avancer vers d’autres territoires, d’autres publics, d’établir des relations différentes et de se considérer, non pas uniquement comme un espace qui doit attirer de plus en plus de visiteurs, mais comme une ressource publique qui peut servir et parvenir à des communautés différentes de celles prévues au départ.

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CARLOS ALMELA

Responsable du Programme Art Citoyen Espagne de la Fondation Daniel et Nina Carasso