Dans la lignée de l’édition précédente, cet appel de notre axe Art citoyen vise à soutenir des projets artistiques qui impliquent plusieurs domaines de recherche et de pratiques afin de construire de nouveaux imaginaires permettant à nos sociétés de s’engager dans la transition écologique que nous impose le nouveau régime climatique. Vous avez jusqu’au 31 mars 2023 pour candidater !
Mobiliser les arts et les sciences
Des vagues d’images de catastrophes naturelles, de mouvements de populations, des statistiques alarmantes…, nous inondent sans pour autant pouvoir nous offrir un horizon au-delà du spectacle et de l’expérience d’un désastre généralisé. Le travail des artistes est immense pour appréhender et représenter ce nouveau réel en constante mutation, tout comme celui des scientifiques, des philosophes et de tous les citoyens qui orientent nos choix collectifs.
Pour la Fondation Daniel et Nina Carasso, dans le contexte actuel, l’art doit jouer pleinement son rôle de catalyseur citoyen afin de nous accompagner à imaginer un avenir durable et déclencher des affects positifs nous permettant de saisir la réalité de l’interdépendance et de désirer d’autres modes d’habiter notre Terre, notre commune et unique maison.
Pour s’émanciper du sentiment d’impuissance que génère la répétition des diagnostics sans espoir, pour esquisser des futurs désirables et durables, les artistes initient de nouvelles méthodes de travail et s’engagent toujours davantage dans la synergie avec des chercheurs, des habitants, des intellectuels, des acteurs associatifs, des professionnels du soin, du social, de l’environnement…
Les projets attendus par notre jury
Cet appel vise à soutenir des projets artistiques qui impliquent plusieurs domaines de recherche et de pratiques (scientifiques, empiriques, culturelles…) afin de construire de nouveaux imaginaires permettant à nos sociétés de s’engager dans la transition écologique que nous impose le nouveau régime climatique.
Il s’adresse aux artistes, chercheurs, collectifs citoyens, institutions culturelles, établissements d’enseignement artistique, institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche, associations, fondations, collectivités territoriales. Dans tous les cas, les projets doivent être adossés à une structure à but non lucratif relevant des articles 200 et 238bis du Code général des Impôts.
Pour cette nouvelle édition, nous cherchons de projets engagés, ancrés territorialement et avec des impacts identifiables. Les critères de sélection et les modalités de candidature sont précisés dans la note de cadrage, téléchargeable ici. RDV sur notre page « Appels à projets » pour candidater.
Une rencontre pour explorer les savoirs ensemble
Lancé en 2015, l’appel à projets « Composer les savoirs » a soutenu 43 projets en France et en Espagne qui osent décloisonner les disciplines et les compétences pour imaginer des lendemains aussi bien durables que désirables. Portés par l’urgence de la transformation, nous voulons témoigner de l’engagement de nos partenaires en partageant largement leurs expériences et leurs conclusions pour enrichir les connaissances. Le nouveau Carnet Carasso (à paraître) propose une analyse de ces apprentissages, fruit d’une enquête de fond menée auprès de 25 projets.
Pourquoi la composition de savoirs est-elle aujourd’hui incontournable ? Comment décloisonnent-ils les savoirs ? Qu’ont-ils en commun dans leurs singularités ? Que produisent-ils comme valeur au sein des collectifs et au-delà ?
Lors d’un webinaire, mardi 21 février à 15h30, les responsables de l’Art citoyen à la Fondation seront accompagnés d’une des deux auteures de cette étude, Valérie Pihet, mais aussi de porteurs de projets pour présenter leurs apprentissages. Hervé Quemeneur, en charge de l’édition actuelle de l’appel à projets, sera également présent. Vous pouvez participer à cette discussion en vous connectant via ce lien.
3 questions à Klaus Fruchtnis, Responsable axe Art citoyen France
Quels sont les points importants à retenir pour cette nouvelle édition ?
Pour la deuxième édition consécutive, nous avons orienté l’appel à projets sur la crise écologique. Nous observons une demande grandissante, voire urgente, de transdisciplinarité, de synergies et d’alliances dans le domaine des transitions que nous impose le nouveau régime climatique. C’est pourquoi nous souhaitons encourager les projets qui démontrent une prise de conscience et des actions concrètes sur le terrain. Car imaginer demain implique autant les connaissances que la création de récits inspirants.
En quoi cet appel à projets relève de l’Art Citoyen ?
L’art citoyen a pour fonction d’élever des revendications particulières au commun, en accompagnant les usagers, habitants, communautés, spectateurs, etc., dans la création de sens et de liens sociaux, et en leur donnant une visibilité dans l’espace public pour s’exprimer. C’est pourquoi le croisement de plusieurs disciplines a toute sa place dans notre axe : cette interdisciplinarité permet d’acquérir la faculté de penser et d’aborder différemment la complexité du monde, pour imaginer un futur meilleur.
Les pratiques artistiques citoyennes exigent une interaction, une appropriation singulière et active de chacun. Plus qu’un produit fini, l’œuvre d’art devient ainsi le symbole d’une communauté qui se crée et se transforme au fil des circonstances — un langage qui redonne du pouvoir d’invention aux citoyens, en plus de le donner aux artistes.
Pouvez-vous expliquer la notion de « composer les savoirs » ?
L’axe Art citoyen soutient un écosystème d’acteurs autant institutionnels qu’alternatifs, afin de structurer et légitimer le secteur émergent du croisement entre les disciplines. La notion de « composer les savoirs » exprime cette démarche d’une communauté d’apprenants qui se nourrit des apports des différentes disciplines pour créer des connaissances. Ainsi, avec notre programme « Art, Science et Société », nous encourageons le croisement de l’art avec les sciences dans des projets qui inventent de nouveaux modèles de construction du savoir autour des questionnements majeurs de notre société.
Photo en une : Visuel du projet « L’air du pollen » mené par La Métonymie, lauréat 2021