In Situ 2025 : 10 nouveaux artistes en résidence à la Cité internationale des arts

Daniel de la Barra est un artiste d’origine péruvienne et espagnole. Il explore le potentiel infini de la fiction et de l’imagination politique en tant que forces régénératrices pour démanteler les structures de pouvoir qui se sont répétées tout au long de l’histoire. Il a récemment exposé ses œuvres dans diverses institutions ou galeries telles que la Delfina Foundation, Frieze London ; La Casa Encendida, Fondazione Sandretto, Casa de Velázquez, Arco Madrid ; La Maison de l’Amérique latine à Paris, l’Académie royale d’Espagne à Rome, Arts Santa Moñica, la galerie Joan Prats, la galerie Livia Benavides, le Musée central de Lima, Material (CDMX) ou la Galería Patricia Ready au Chili. Parmi ses bourses et récompenses, on peut citer la Generation24 à La Casa Encendida, la bourse de la Fondation Delfina, Matadero Madrid, le prix VEGAP Video Art, la bourse Fundació Miró Mallorca, etc.

Yana Nafysa Dombrowsky-M’Baye est une chercheuse et éducatrice multidisciplinaire originaire de Tāmaki Makaurau, Aotearoa. Ses ancêtres maternels sont d’origine franco-sénégalaise et ses ancêtres paternels sont d’origine polonaise et tchèque. À travers l’image animée, l’installation in situ et la fabrication d’objets animés, sa pratique est une exploration poétique des conditions matérielles et immatérielles de l’appartenance. Au moyen de processus itératifs et ritualistes, Yana spécule sur la pratique spatiale comme forme d’archéologie, travaillant avec les matérialisations mnémoniques, fragmentaires et absentes d’identités interculturelles dans des lieux marqués par l’histoire coloniale et l’héritage personnel. À travers une multitude d’échelles de temps, des récits généalogiques et géographiques émergent et se dissolvent dans une pratique qui explore les architectures douces et dures du postcolonialisme.

Felipe Romero Beltrán (Bogotá, 1992) est un photographe colombien qui vit actuellement entre Madrid et Paris. Son travail artistique est profondément ancré dans l’exploration des questions sociales, avec un accent particulier sur les tensions qui découlent de l’introduction de nouveaux récits dans le domaine de la photographie documentaire. La pratique de Romero Beltrán se caractérise par son engagement dans des projets à long terme, accompagnés de recherches sur le contexte de son travail. Romero Beltrán a poursuivi son parcours universitaire avec un intérêt pour la photographie, aboutissant à un doctorat en 2024.

Reyhan Lál (Téhéran,1993) est une artiste cinématographique et performeuse. Après avoir étudié l’architecture, Lál a commencé sa pratique artistique en 2017 dans la scène underground de Téhéran. Alors que ses premières œuvres se déroulaient dans la sphère publique, ses pièces actuelles ont tendance à prendre forme dans un cadre plus théâtral. Les œuvres de Lál sont centrées sur les thèmes intemporels de la condition humaine et tentent de perturber les ordres établis de manière ironique et ludique. Faisant intervenir divers personnages, mises en scène et langues, elle utilise une fusion de compositions scénarisées et improvisées pour remodeler constamment le paysage conceptuel de la scène. En revendiquant son autorité, elle implique activement l’équipe et le public dans le processus de développement, offrant une expérience extrêmement ouverte. Lál a également organisé plusieurs programmes artistiques, dont 3 éditions du Salon du livre d’art de Téhéran, de 2019 à 2021. En 2023, elle a lancé un projet cinématographique basé aux Pays-Bas, intitulé Good Film, Bad Film.

Zhuang HAN (Liaoning, Chine), est un artiste pluridisciplinaire basé à Paris. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, il s’inspire d’expériences personnelles marquées par l’enfance et les dynamiques familiales pour créer des mondes métaphoriques riches et ouverts. Par la réinvention des briques LEGO, il imagine une ligne fictive où biologie et mysticisme se mêlent. À rebours des logiques conventionnelles, son travail explore les relations familiales complexes, les structures de parenté, la multiplicité des identités et les origines spéculatives de l’ascendance humaine. Ses installations immersives et in situ dialoguent avec l’espace. À travers des dispositifs audiovisuels, récits non linéaires et expériences ludiques, il invite les visiteurs à explorer des mondes utopiques minutieusement conçus.

Beatrice Zaidenberg est commissaire d’exposition et collaboratrice interdisciplinaire, engagée dans la promotion du dialogue entre la conservation, le design, l’architecture et la science. Elle exerce ses activités au sein de l’agence communautaire Dusts Institute à Vienne, où elle s’intéresse à l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé publique et environnementale. Elle a organisé des « Dusts Walks » (promenades sur le thème de la poussière) en Allemagne, en Autriche et en Colombie. Dans une prochaine étape, Beatrice prévoit de créer un réseau de praticiens interdisciplinaires et de citoyens locaux, afin de jeter les bases d’une réponse collaborative aux défis environnementaux, au-delà des cadres politiques technocratiques ou descendants. Elle est titulaire d’un master en histoire de l’art de l’université Humboldt de Berlin et a organisé des expositions au ZKM (Karlsruhe, Allemagne) et au FACT (Liverpool, Royaume-Uni).

Alexandra Kadzevich est une artiste visuelle originaire d’Ukraine et vivant à Berlin. Elle est diplômée de l’école d’art Grekov Odessa en 2013 et de De Ateliers d’Amsterdam en 2023. À travers la peinture, l’architecture, les objets trouvés et l’écriture, elle explore les dislocations, grandes et petites, allant des transformations profondes aux légères erreurs de logique. Elle distille et réinterprète les instabilités de l’espace matériel qui définissent le monde visible et à travers lesquelles se répercute la vie réelle. Les décisions quotidiennes insignifiantes, comme la façon dont une porte est ouverte ou une canne inclinée, peuvent modifier toute la trajectoire de la perception. Kadzevich explore la grandeur des possibilités en se concentrant sur les traces que nous laissons derrière nous ou qui nous restent.

Carlos Fer est un artiste plasticien espagnol et chercheur doctorant au sein du groupe dx5 de l’université de Vigo, où il étudie la peinture contemporaine à travers ses transformations matérielles, spatiales et narratives. Son travail porte sur la précarité, la mémoire et la relation entre le corps, la gravité et les structures de soutien. Combinant peinture, installation et vidéo, il expérimente avec des matériaux souples, des objets domestiques et des scans 3D. Il a développé des projets et des résidences en Espagne, au Portugal, en Belgique, au Luxembourg et à Cuba. Ses récentes expositions se concentrent sur les limites instables entre la surface, l’image et l’espace, abordant les qualités souples et les frontières mouvantes de la peinture. Son travail a été récompensé par des institutions publiques et privées, et fait partie de diverses collections.

En embrassant les changements dans la perception de la lumière, de la matière et du mouvement, Nadia Guerroui tisse une intimité subtile avec ce qui est imperceptible et évanescent. Elle imagine de nouveaux espaces, conditions et registres pour s’accorder à l’environnement visible et invisible qui nous entoure. Ses recherches raffinées sur les phénomènes physiques sont ouvertes aux beaux accidents et aux dérives sensorielles. Cette poétique de l’attention s’étend à un large éventail de médiums, incluant la fovéa ou les phosphènes, entre autres sites d’expérience perceptive en constante expansion. Distincte des courants qui captent et orientent le regard, sa pratique invite à un engagement rigoureux et attentif, résistant délibérément au spectaculaire et à la consommation immédiate d’images et de sensations.

Martha Kotsia (1996) est une artiste multidisciplinaire et militante politique originaire d’Athènes, en Grèce, où elle réside actuellement, née en tant que migrante à Malmö, en Suède. Réfléchissant sur la société « post » coloniale et les traumatismes de son enfance, son travail couvre la chorégraphie, l’art de la performance, la vidéo, la poésie ainsi que la recherche artistique et philosophique. Après s’être installée à Bruxelles pour pratiquer la danse contemporaine au début de son âge adulte, elle est revenue à Athènes pour étudier l’architecture à l’Université technique nationale d’Athènes. Elle a fréquenté l’Académie de chorégraphie U(r)topias (Elefsina, Grèce, 2022-2023) et la Mystery School de Meg Stuart – PACAP 8, Performing Arts Advanced Programme (Lisbonne, Portugal, 2025).