Nous faisons l’hypothèse que la mobilisation de toutes les parties prenantes, la co-construction et la co-responsabilisation à l’échelle des territoires, l’inclusion de tous et toutes constituent des leviers d’action puissants pour permettre des transformations pérennes et significatives de nos systèmes agricoles et alimentaires. Cet aspect souvent peu considéré des processus de transition s’appuie sur la démocratie participative, l’éducation populaire, l’intelligence collective, l’autonomisation et le renforcement du pouvoir d’agir des personnes pour permettre la réappropriation des systèmes agricoles et alimentaires comme biens communs par chacune et chacun. L’ouverture des processus de décision, l’évolution des formes de gouvernance et de coopération et le renforcement de la capacité de tous à agir, y compris par l’appropriation de leviers économiques, dans la réorientation des systèmes alimentaires sont des enjeux majeurs pour mettre en œuvre des réponses à la hauteur des enjeux, au plus près des attentes et intérêts des populations.
Ces démarches de démocratie alimentaire doivent absolument intégrer les personnes les plus éloignées des instances de décision, en particulier les populations marginalisées ou en situation de précarité.
À travers le soutien à une grande diversité d’initiatives depuis plus de dix ans, nous avons pu observer une montée en puissance des approches mobilisant le « droit à l’alimentation », la « démocratie alimentaire » ou la « justice alimentaire ». Ces terminologies interrogent et sont mouvantes ; nous avons fait le choix pour ces Rencontres du thème chapeau de « démocratie alimentaire » : pour la Fondation Daniel et Nina Carasso, la démocratie alimentaire signifie que chacune et chacun des citoyens a la capacité de choisir les systèmes alimentaires auxquels il participe et d’agir pour les transformer. Nous insistons sur la nécessité d’avoir une attention particulière envers les personnes précaires et marginalisées.